Growing Up in the Congo: Two Personal Narratives
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Jordie
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Depuis longtemps, l’Est du DR Congo est plongée dans une guerre qui sème une panique totale dans la région… Le milieu est confronté aux attaques rebelles de M23, alliés à l'Alliance du Fleuve Congo dite AFC, à la tête M. Corneille Nanga, ancien président de la CENI/RDC, et le Général Sultani Makenga, qui dirige l'armée rebelle, soutenus par le pays voisin, le Rwanda… Ces derniers sont les plus connus, mais il y a d'autres troupes de rebelles dans la région du Grand Nord.
Je suis Jordi, je viens de la République Démocratique du Congo, précisément à Goma, dans le Nord-Kivu, une région dominée par la guerre. Je rédige sur la situation que traverse le Nord-Kivu depuis plus d'une décennie, et cela aux yeux du monde.
C’est une douleur aussi profonde qu'elle soit, pour détailler tout simplement qu'avec de simples mots ce que les habitants de Goma en particulier, et du Nord-Kivu en général, traversent et ressentent au quotidien. Des millions de morts, hommes kidnappés et tués par après, femmes violées et ensuite tuées, adultes comme enfants massacrés et forcés d'intégrer l'armée, de tous ces déplacés de guerre. De tous ces orphelins qui sont sans abris, qui meurent de famine, des maladies de tous genres, de toutes ces personnes qui se font piller leurs biens, des familles qui vivent sans sécurité, sans espoir de revoir l'aube, une région où l'avenir de la jeunesse est une mer à boire. Il y a eu d'autres guerres dans la région bien avant ma naissance, mais j'ai vécu ma première. En 2012, la ville de Goma a été prise par les rebelles de M23. C'était un événement terrifiant pour un enfant de mon âge (3 ans). Il y a eu des millions de morts, des déplacés, des familles qui sont sans abris, sans soins et sans alimentation pendant toute cette période de crise. La peur vécue par ma famille et moi était extrême, toute la ville était plongée dans une immense panique et les habitants étaient traumatisés par le fait de rester dans la même région avec les rebelles.
Début 2025, la ville retombe encore une fois entre les mains des rebelles du M23, alliés à l'AFC. La même histoire se répète : tant de morts et de déplacés, et les affrontements arrivent même jusque dans la ville ; coupure de l'internet, difficulté à communiquer avec ses proches, fermeture des banques et des établissements scolaires jusqu'à l'heure où je vous parle. La région traverse une crise économique. La population de Goma traverse actuellement le moment le plus sombre de son histoire. La ville de Bukavu, au Sud-Kivu, a aussi été prise par les rebelles de M23/AFC, qui instaurent de nouvelles règles dans les régions occupées.
Je viens d'une région où la guerre n'est pas une histoire, mais c'est une réalité quotidienne. Ma ville est belle, touristique, située au pied du volcan Nyiragongo, mais elle est blessée. Malgré les cris, les pertes et les injustices, nous gardons l’espoir, et moi, je veux être la preuve vivante que la paix et le succès peuvent naître de cette douleur.


Bonheur​
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It has been a very long time since the Democratic Republic of Congo has been overcome by a dreadful war. A rebel group known as M23, under the command of Mr. Corneille Nangaa, former president of the Independent National Electoral Commission (CENI) in the Democratic Republic of Congo and ally of the Congo River Alliance (AFC) led by General Sultani Makenga and also supported by Rwanda, a neighboring country to the DRC. kills, massacres, rapes, loots, and terrorizes the Congolese people.
My name is Bonheur. I come from the eastern part of the Democratic Republic of Congo, specifically from Goma, in North Kivu, a region that has been plagued by war for more than a decade now. I am writing about the situation in which the people of North Kivu are forced to live daily, in order to expose the atrocities happening in my homeland.
It’s a story that is far too bitter, sad, and deeply painful to tell, but I will try to recount it in just a few words. Goma is a beautiful city, but one that suffers because of war. My experience of war as a child from Goma is filled with melancholy. The first time M23 rebels invaded the city of Goma, I was two years old, in 2012. I wasn’t living in Goma at the time, nor was my family, except for my father. But the impact of that war lives within me as a Congolese person. The war with M23 has always been a living story until I saw it with my own eyes.
Millions have died, women raped and then killed, war-displaced people who died from hunger and lack of help. I saw a baby crying on the back of his mother, who had been killed by a stray bullet. There are pandemics here and there. Young men are forced to join the army .Orphans die from hunger, lack of care, and assistance.
In 2025, the city once again fell into the hands of M23. We are reliving the same nightmare. Many more have died, including two of my cousins and my aunt. Schools have closed, there’s an economic crisis, power and internet cuts. which meant that, on top of being worried about the war, I couldn’t even stay in touch with my sister. I was truly terrified.
I come from that part of the world where we hope this war is just a nightmare and that we’ll eventually wake up,where we live in endless uncertainty, where youth and dreams collapse due to a lack of future and early death. War is a reality in my city, a city that is otherwise beautiful with a volcano, a lake, and many mineral resources. But still destroyed by war. Despite the wounds, the pain, the tears, the suffering, the despair, and the injustices of this war, I believe that with the necessary help, we can restore the will to live and bring hope to the innocent youth of North Kivu who are victims of this war.